L’enterrement de Serge / Stéphane Carlier

L’enterrement de Serge / Stéphane Carlier
Le Cherche Midi, 2021, 247 p.

# Roman

Présentation

Ce roman s’adresse aux lecteurs qui apprécient l’humour noir.

Loin de se dérouler modestement, l’enterrement de Serge est une suite de péripéties extravagantes.

Mais qui était Serge ? Un homme de 64 ans emporté par le cancer, un amant, un fils, un frère, un oncle, un voisin, un chauffeur de mini-bus, un jardinier, un compagnon d’infortune…

Au-delà de tous ces rôles qu’il a endossés à sa manière, qui était-il aux yeux de ceux qui l’ont connu ? Stéphane Carlier nous le dévoile au détour des souvenirs reconstruits, des jugements, des ressentis de ceux qui assistent à son dernier voyage terrestre. Certains n’ont vu de lui que sa part d’ombre, d’autres ont eu accès à sa part de lumière.

Serge aurait voulu vivre encore. A défaut, il s’est arrangé pour survivre un peu quand même…

Outre ce portrait du défunt dessiné par petites touches, l’auteur nous propose d’aller à la rencontre de ceux qui se trouvent là. Car ça bouillonne dans la vie intérieure des vivants. Chacun est absorbé par ses préoccupations du moment, ce qui donne à l’écrivain l’opportunité de distiller des anecdotes pour dépeindre notre société. Chacun est avant tout aux prises avec qui ses désirs, qui ses ruminations, qui ses calculs. Et l’humour permet de faire dire crûment aux personnages ce qui est inavouable dans la réalité

Par Béatrice Forest, psychologue clinicienne

Extrait

Elle va compter les personnes présentes, tiens, pour voir. Alors, Garance, Bernard et elle, un, deux, trois. Gilberte qui est venue avec sa voisine, Mme Vilmotte, plus Arlette, ça fait six, côté famille. De l’autre, c’est encore plus clairsemé. Et c’est la cour des miracles. Un type dans un fauteuil roulant, chauve avec des lunettes noires, dont elle n’a pas retenu le nom. Et toute une famille, les voisins d’Arlette et Serge, là-bas à la Grenouillère. Alors, eux, c’est bien simple, ils sont cinq et les cinq sont gros – il y a un homme et quatre femmes, on a l’impression que l’homme est accompagné de la même femme à différents âges, c’est assez perturbant. Sinon, derrière, à l’entrée de l’église, l’équipe des pompes funèbres, deux types en costume noir, un avec une tête de fumeur dépressif, l’autre plus jeune avec plein de cheveux, mais eux ne comptent pas, ils travaillent. Donc, au total, ça fait douze. Douze personnes à un enterrement, c’est pathétique.