La vie en MAS : quel accompagnement ? / Françoise Vergne ; Gérard Medici

La vie en MAS : quel accompagnement ? / Françoise Vergne ; Gérard Medici
Erès, 2016, 173 p.

# Essai

Extrait

Peu de tests s’adressent aux déficients adultes, permettant de repérer les potentialités existantes, et encore moins quand plusieurs handicaps sont associés. Lorsque j’ai suivi ma formation en psychologie clinique et pathologique, les multihandicaps étaient peu connus, seulement cités dans de brefs chapitres intitulés « défectologie ». Il faut donc bricoler, inventer, s’inspirer de …

Le travail de psychomotricien en MAS est différent de celui qui intervient dans des institutions plus classiques… Le psychomotricien est également réticent à intervenir car il doit penser, à tort, que la pathologie est si lourde qu’une technique de rééducation n’y a pas sa place : un patient en MAS a priori ne peut évoluer… Je suis intervenu à la suite d’un concours de circonstances… J’ai découvert un milieu où il y a beaucoup à faire et à apporter.

L’un comme l’autre, nous sommes intervenus en MAS un peu par défi, un peu par curiosité. Comme cela a été évoqué précédemment, le travail en MAS est différent de ce que nous avions connu. Nous avons découvert la confrontation à de lourdes pathologies, constaté que cette institution n’est pas mortifère, que les choses ne sont pas figées, et qu’un travail peut être entrepris. Les grabataires, les polyhandicapés, les psychotiques, les arriérés peuvent, sous des formes diverses et sur des modes non conventionnels, entrer en relation et communiquer. Cela nécessite beaucoup d’observations, d’investigations, de recherche, de créativité, de clinique et de temps.

Présentation

Françoise Vergne, psychologue clinicienne et Gérard Medici, psychomotricien ont exercé en MAS. Ils nous font découvrir ces lieux de vie pour personnes très dépendantes et vulnérables ayant besoin de soins constants. Crées par une loi de 1975, ces institutions ont une double mission : thérapeutique et éducative en vue d’optimiser le potentiel de chaque résident et de lui offrir une ouverture au monde.

Ces deux professionnels nous expliquent comment ils ont adapté leurs pratiques dans cet univers si singulier. Ils nous font part de leurs questionnements, des plus concrets aux plus éthiques. Les situations qu’ils décrivent nous permettent d’entrevoir comment les personnes lourdement handicapées appréhendent leur environnement et leurs évènements de vie.

Un invitation à la lecture de Béatrice Forest, psychologue clinicienne.